« Ils »
ont dit que ton cœur avait «lâché»… et nous, nous tes amis
des Pyrénées orientales, nous, tes amis des vielles terres des
Aspres, des Albères, du Vallespir et de la Côte Vermeille, …
nous, tous réunis dans l’incrédulité, nous ne pouvons pas croire
que ce soit justement ton cœur, ton cœur en or, ton cœur
inoxydable, ton cœur généreux qui, pour la première, fois ait pu
jeter l’éponge.
Alors, dans ces
moments d’hébétude, nous, tes amis catalans et gavatx, nous
n’avons plus aujourd’hui que le souvenir de ton visage, de ton
sourire et de ta silhouette légère qui symbolisaient si bien le
renouveau de notre propre image par la jeunesse et la vitalité de
tes idées. Nous n’avons plus que le souvenir de tes paroles,
fraîches comme une brise de Collioure sur les chemins torrides des
élections et de la politique locale.
C’était pour toi
les premiers pas sur les routes impraticables du suffrage universel,
tel qu’il se décline parfois en termes d’électoralisme, de
démagogie, de clientélisme et même de trahison. Ni ton expérience,
ni tes engagements, ni ton tempérament ne te préparaient à
affronter ou à utiliser ces armes … d’ailleurs, si tu en fus la
cible, tu n’en fis jamais usage. Le temps d’une courte campagne
électorale ce fut au contraire et grâce à toi le carrefour des
idées, le tourbillon des projets, l’enthousiasme d’une
redécouverte des valeurs universelles qui font l’honneur de la
politique, de la République et de la démocratie.
Et il nous fallait
bien cette voix juvénile, portée par des engagements
incorruptibles pour faire de nos vieilles circonscriptions catalanes
une terre neuve, telle que tu en rêvais. Une terra nova :
c’est désormais ainsi que nous verrons notre espace social et
politique, si imparfait soit-il, car il a été transformé par notre
amitié mutuelle, nourrie par de nouvelles convictions. Dans
l’immobilisme d’une pratique politique dévoyée, tu as été ce
Visiteur pasolinien scandaleux après le passage duquel se craquelle
ce que l’on croyait être un temps figé.
Ton cœur, ton cœur
en or, ton cœur généreux ne s’est pas arrêté, il bat en nous
au rythme de l’amitié et si une terre t’accueille aujourd’hui
elle en sera rénovée comme nous l’avons été de t’avoir connu
et de t’avoir aimé.
Tes amis catalans et gavaxts des Aspres, des Albères, du Vallespir
et de la Côte Vermeille.
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