mercredi 19 février 2014
jeudi 2 janvier 2014
vendredi 5 octobre 2012
Que se passe-t-il en Catalogne, de l’autre côté de la frontière ?
Que
se passe-t-il en Catalogne,
de
l’autre côté de la frontière ?
Gentil
Puig-Moreno, octobre 2012
Comment expliquer ou
faire comprendre à des citoyens français de bonne volonté, qu’ils
soient de Ceret ou d’ailleurs, pétris par une République
française unitaire, centraliste, et profondément jacobine, ce qui
se passe très près de chez nous, en Catalogne Principat et
dans l’Espagne des autonomies ? Doit-on rappeler que celle-ci est
issue de la transition démocratique (1977-1981) qui a décentralisé
et réorganisé l’Etat franquiste en un état moderne de type
fédéral ?
La gageure de
l’explication est de taille, j’en conviens, mais j’en ai
l’habitude. D’un côté, je reconnais avoir été formé, comme
fils d’exilé républicain catalan par cette même école
républicaine française qui, je le reconnais volontiers, a de grands
mérites puisqu’elle m’a moi-même conduit jusqu’à un doctorat
de sciences du langage. Je ne saurai la critiquer, bien au contraire.
Mais d’un autre côté, une chose est l’école, la langue et la
culture françaises, et une autre, bien différente, est
l’organisation de l’Etat républicain, son hypercentralisme et le
peu de respect de sa propre diversité; que ce soit celle des
cultures, dites régionales, ou des cultures immigrées, qui font
pourtant la richesse et la vie des éco-systèmes culturels de toute
société moderne.
De ce point de vue
l’exemple de la Catalogne est un contre-modèle, ou un modèle
différent, de celui de la République française. Il démontre que
l’on peut tout aussi bien intégrer, renforcer le vivre ensemble et
l’égalité, défendre l’école publique et les services publics,
respecter les autres cultures dans une optique de tolérance et de
respect mutuels, tout en affirmant et en consolidant l’identité
historique du peuple catalan. De ce point de vue, et dans sa
modestie, la Catalogne n’a rien à envier à la République
française, car elle aussi, elle a une langue qui a mille ans
d’histoire derrière elle.
Mais dans l’Etat
espagnol, au delà de l’autonomisme ou du fédéralisme, qui en
France n’ont jamais eu cours ni existé, ce modèle semble
aujourd’hui complètement épuisé et de plus en plus refusé en
Catalogne. Les raisons de ce refus sont multiples et elles ne
dépendent pas uniquement de la crise économique. Devant un tel
panorama certains peuvent être confortés par une République “une
et indivisible”. Mon propos n’est pas ici de les dissuader car je
veux parler de la Catalogne.
Aujourd’hui les
responsables politiques catalans se rendent finalement compte qu’une
des erreurs fondamentales du modèle d’Etat autonomiste fut la
formule “cafe para todos”, ce qui signifiait que certaines
régions sans une identité forte ou nationale ne voulaient pas être
écartées du processus démocratique en cours et voulaient en
bénéficier quitte à s’inventer une identité. La Catalogne et le
Pays Basque avaient été les moteurs de cette revendication, à
laquelle se rajoutaient la Galice et l’Andalousie. Dans la
constitution de 1978 on appela historiques ces quatre autonomies,
mais ce n’était pas suffisant pour résoudre la contradiction de
fond concernant les communautés à fort caractère national de
celles qui ne l’avaient pas. Ce modèle inégal a malgré tout
fonctionné pendant 30 ans avec des hauts et des bas. Le Pays Basque
s’en est mieux sorti que la Catalogne car le système de Fueros
historiques Basques a été reconnu et respecté par la
démocratie espagnole. Ce qui signifie qu’elle prélève l’impôt
et renvoie à l’Etat central la part convenue. Rien de semblable
pour la Catalogne et les autres autonomies qui reçoivent (ou pas) la
part qui leur correspond. C’est l’Etat central qui décide en
fonction des majorités aux Cortès et dans les parlements
autonomes.
Si l’autonomie catalane connaît aujourd’hui une crise profonde c’est à cause d’une
concertation économique non respectée depuis des années par l’Etat
Central, qui a aggravé dangereusement la situation économique de la
Catalogne. La Generalitat de Catalunya (gouvernement autonome
de Catalogne) se sent désormais complètement étranglée par l’Etat
central conservateur de droite du Parti Populaire de Mariano Rajoy.
C’est ce que l’on oublie de préciser dans les média français,
contrairement aux média internationaux, surtout anglo-saxons.
La revendication de
l’indépendance éclate aujourd’hui avec une force inouïe et il
semble que les catalans ne veulent plus du modèle autonomiste qui a
été dévoyé de son but originel, et qui est devenu un leurre ou
une impasse pour le peuple catalan. Quant aux forces de la gauche
catalane, qui ont perdu les dernières élections au Parlement de
Catalogne (2010), elle est divisée entre partisans de l’indépendance
(ERC et Inic.-Verts) et fédéralistes du PSC. Cependant, pour que le
fédéralisme puisse fonctionner encore faut-il qu’il y ait des
fédéralistes en Espagne, or rien n’est moins sûr. Du coup les
socialistes catalans sont perplexes et divisés entre ces deux
options. Il faut reconnaître que c’est un débat qui, en France,
semble provenir d’une autre galaxie.
Après un refus récent
de Mariano Rajoy à la proposition du président Artur Mas d’une
Concertation Fiscale approuvée par le parlement catalan, il y
aura dissolution et élections anticipées au Parlement de Catalogne
le 25 novembre prochain. Si les forces politiques favorables à
l’indépendance gagnent ces élections, elles proposeront un
référendum (soi-disant anticonstitutionnel selon le gouvernement de
Madrid). Des militaires à la retraite et la droite néo-franquiste
se mobilisent déjà pour briser ce mouvement populaire. Hélas le
royaume d’Espagne n’est pas la monarchie britannique, ainsi
l’Ecosse aura certainement plus de chance à son référendum de
2014.
Des juristes, des
constitutionnalistes et parlementaires catalans et autres travaillent
intensément à une solution démocratique européenne (l’exemple
pacifique de séparation et dissolution de l’ex-Tchécoslovaquie
est parfois évoqué). Une solution qui pourrait débloquer une
situation de crise politique qui existe ailleurs, en Belgique, en
Italie, au Royaume Uni et en Espagne.
Manifestation du 11
septembre: ext.lavanguardia.es/pans/index.html
(Fête
Nationale de la Catalogne, en mémoire du 11 septembre 1714)
mardi 10 juillet 2012
« Ils »
ont dit que ton cœur avait «lâché»… et nous, nous tes amis
des Pyrénées orientales, nous, tes amis des vielles terres des
Aspres, des Albères, du Vallespir et de la Côte Vermeille, …
nous, tous réunis dans l’incrédulité, nous ne pouvons pas croire
que ce soit justement ton cœur, ton cœur en or, ton cœur
inoxydable, ton cœur généreux qui, pour la première, fois ait pu
jeter l’éponge.
Alors, dans ces
moments d’hébétude, nous, tes amis catalans et gavatx, nous
n’avons plus aujourd’hui que le souvenir de ton visage, de ton
sourire et de ta silhouette légère qui symbolisaient si bien le
renouveau de notre propre image par la jeunesse et la vitalité de
tes idées. Nous n’avons plus que le souvenir de tes paroles,
fraîches comme une brise de Collioure sur les chemins torrides des
élections et de la politique locale.
C’était pour toi
les premiers pas sur les routes impraticables du suffrage universel,
tel qu’il se décline parfois en termes d’électoralisme, de
démagogie, de clientélisme et même de trahison. Ni ton expérience,
ni tes engagements, ni ton tempérament ne te préparaient à
affronter ou à utiliser ces armes … d’ailleurs, si tu en fus la
cible, tu n’en fis jamais usage. Le temps d’une courte campagne
électorale ce fut au contraire et grâce à toi le carrefour des
idées, le tourbillon des projets, l’enthousiasme d’une
redécouverte des valeurs universelles qui font l’honneur de la
politique, de la République et de la démocratie.
Et il nous fallait
bien cette voix juvénile, portée par des engagements
incorruptibles pour faire de nos vieilles circonscriptions catalanes
une terre neuve, telle que tu en rêvais. Une terra nova :
c’est désormais ainsi que nous verrons notre espace social et
politique, si imparfait soit-il, car il a été transformé par notre
amitié mutuelle, nourrie par de nouvelles convictions. Dans
l’immobilisme d’une pratique politique dévoyée, tu as été ce
Visiteur pasolinien scandaleux après le passage duquel se craquelle
ce que l’on croyait être un temps figé.
Ton cœur, ton cœur
en or, ton cœur généreux ne s’est pas arrêté, il bat en nous
au rythme de l’amitié et si une terre t’accueille aujourd’hui
elle en sera rénovée comme nous l’avons été de t’avoir connu
et de t’avoir aimé.
Tes amis catalans et gavaxts des Aspres, des Albères, du Vallespir
et de la Côte Vermeille.
jeudi 9 février 2012
Les législatives Nord-catalane offrent lors de chaque échéance un spectacle politique des plus lamentables à l'inverse mesure d'ailleurs, du consternant vide sidéral qui tient lieu de mandat dans l'intervalle.
Souvenez-vous : en 2007, c'est la 4e circonscription qui anima le désopilant barnum ! Le député sortant, Henri Sicre, qui de l'avis général n'avait pourtant pas démérité, a été prié, contre son gré, de faire valoir ses droits à la retraite ! Discipliné, il obtempérera. Un candidat dissident, exclu du PS, élimina, au 1er tour le candidat légalement investi et c'est la droite qui tira profit de ce singulier exploit ! Aujourd'hui, sans doute pour féliciter l'ex-exclu, le tout nouveau réintégré est devenu le candidat officiel de ce parti « hall de gare » d'où l'on entre et sort selon l'opportunité de ses déplacements politiciens. Comble de cohérence de cet impénétrable microcosme, personne ne lui demande de liquider sa retraite bien qu'ayant atteint le même âge fatidique qui fut jadis fatal au député sortant. Comprenne qui pourra !
En 2012, le spectacle se prépare sur la 1ère circonscription. Les défaveurs d'un découpage bien peu républicain n'offrent que peu de possibilité à la gauche. Pourtant en 1997 une candidature d'union portée par Jean Vila réussit l'impossible et montra par là l'unique voie praticable pour aspirer à un bon résultat. Mais décidément, la gauche locale ne semble pas apprécier les bonnes notes ! Toutes et tous se précipitent vers l'inexorable échec qui éliminera la gauche dès le 1er tour. Il ne faut pas être grand devin pour savoir qu'en matière électorale comme partout ailleurs, la quadrature du cercle est impossible ! L'émiettement immodéré des suffrages de gauche empêchera à l'une ou l'un des candidats d'atteindre le seuil de franchissement du 1er tour, tandis que la droite extrême et l'extrême droite se disputeront le podium ! Là encore, comprenne qui pourra !
Au moins que dans un inespéré sursaut de lucidité et par respect pour les électeurs, les apparatchiks de toutes obédiences ne se ressaisissent in extremis. Il est encore temps d'éviter le désastre !
Souvenez-vous : en 2007, c'est la 4e circonscription qui anima le désopilant barnum ! Le député sortant, Henri Sicre, qui de l'avis général n'avait pourtant pas démérité, a été prié, contre son gré, de faire valoir ses droits à la retraite ! Discipliné, il obtempérera. Un candidat dissident, exclu du PS, élimina, au 1er tour le candidat légalement investi et c'est la droite qui tira profit de ce singulier exploit ! Aujourd'hui, sans doute pour féliciter l'ex-exclu, le tout nouveau réintégré est devenu le candidat officiel de ce parti « hall de gare » d'où l'on entre et sort selon l'opportunité de ses déplacements politiciens. Comble de cohérence de cet impénétrable microcosme, personne ne lui demande de liquider sa retraite bien qu'ayant atteint le même âge fatidique qui fut jadis fatal au député sortant. Comprenne qui pourra !
En 2012, le spectacle se prépare sur la 1ère circonscription. Les défaveurs d'un découpage bien peu républicain n'offrent que peu de possibilité à la gauche. Pourtant en 1997 une candidature d'union portée par Jean Vila réussit l'impossible et montra par là l'unique voie praticable pour aspirer à un bon résultat. Mais décidément, la gauche locale ne semble pas apprécier les bonnes notes ! Toutes et tous se précipitent vers l'inexorable échec qui éliminera la gauche dès le 1er tour. Il ne faut pas être grand devin pour savoir qu'en matière électorale comme partout ailleurs, la quadrature du cercle est impossible ! L'émiettement immodéré des suffrages de gauche empêchera à l'une ou l'un des candidats d'atteindre le seuil de franchissement du 1er tour, tandis que la droite extrême et l'extrême droite se disputeront le podium ! Là encore, comprenne qui pourra !
Au moins que dans un inespéré sursaut de lucidité et par respect pour les électeurs, les apparatchiks de toutes obédiences ne se ressaisissent in extremis. Il est encore temps d'éviter le désastre !
dimanche 25 décembre 2011
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