jeudi 18 novembre 2010

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les assises du rassemblement des écologistes du 13 novembre, concrétisent le processus initié par l’appel du 22 mars. Un âge nouveau s’éveille: la première gauche issue de la révolte contre le capitalisme industriel naissant fut et reste avec le Front de Gauche, d’inspiration marxiste ; la seconde gauche apparut en France après la deuxième guerre, représentée jadis par le PSU et aujourd’hui par le Parti Socialiste, a réagi aux trente glorieuses et à la décolonisation par son contenu social-démocrate ; la troisième gauche entend répondre aux périls et défis de notre temps et notamment des trente piteuses qui s’éternisent, par l’extension de l’idée d’écologie aux sphères politique, économique, sociale. Mes convictions, confortées ce week-end à Lyon, m’engagent pleinement avec Europe-Écologie, Les Verts.

mardi 16 novembre 2010

Bonjour Europe Écologie – Les Verts


Ce 13 novembre à Lyon nous étions une multitude à participer à la naissance   d’ Europe Écologie – Les Verts.
Que s’est-il donc passé dans la ville des deux fleuves ? Les Verts venus de loin et Europe Écologie de plus près ont répondu à l’appel du 22 mars 2010 [1] et se sont unifiés pour fonder ce nouvel âge, celui de la maturité de l’écologie politique :
« Les enjeux du 21e siècle appellent à une métamorphose, à un réagencement de la forme même du politique. La démocratie exige une organisation qui respecte la pluralité et la singularité de ses composantes. Une biodiversité sociale et culturelle, directement animée par la vitalité de ses expériences et de ses idées. Nous avons besoin d’un mode d’organisation politique qui pense et mène la transformation sociale, en phase avec la société de la connaissance. J’imagine une organisation pollinisatrice, qui butine les idées, les transporte et féconde d’autres parties du corps social avec ces idées. En pratique, la politique actuelle a exproprié les citoyens en les dépossédant de la Cité, au nom du rationalisme technocratique ou de l’émotion populiste. Il est nécessaire de « repolitiser » la société civile en même temps que de « civiliser » la société politique et faire passer la politique du système propriétaire à celui du logiciel libre. Je n’oublie pas l’apport important des Verts pendant 25 ans pour défendre et illustrer nos idées dans la vie politique française. Néanmoins, non seulement la forme partidaire classique est désormais inadaptée aux exigences nouvelles de nos sociétés, mais je crois en outre que tôt ou tard, elle entre en contradiction avec notre culture anti-autoritaire, principe fondamental de la pensée écologiste. Ni parti-machine, ni parti-entreprise, je préférerais que nous inventions ensemble une « Coopérative politique » – c’est à dire une structure capable de produire du sens et de transmettre du sens politique et des décisions stratégiques. J’y vois le moyen de garantir à chacun la propriété commune du mouvement et la mutualisation de ses bénéfices politiques, le moyen de redonner du sens à l’engagement et à la réflexion politique  [2]».
Voilà que s’ouvre enfin ce chemin politique longtemps cherché, souvent ébauché, tellement espéré ! avec tant d’autres,   emboîtant le pas de celles et ceux qui nous précèdent, je prends la route avec Europe Écologie – Les Verts : je vous invite à nous rejoindre, venez… on vous appelle, on vous attend  [3]!


[1] Dany Cohn-Bendit : Appel du 22 mars 2010.
[2] Dany Cohn-Bendit : Appel du 22 mars 2010.
[3] Paul Verlaine à Arthur Rimbaud, 1871.

samedi 6 novembre 2010

Sans commentaire …


Le petit jeu des chaises musicales au Conseil général catalan, au Conseil régional ou à l’agglo de Montpellier n’appelle pas de commentaire particulier. Il s’agit d’un grand classique interprété à maintes occasions et dont la partition est parfaitement connue : la petite musique répétitive du changement dans la continuité ! seul, s’il s’en trouve encore, un kremlinologue averti pourrait puiser dans ses archives une analyse édifiante …  

jeudi 28 octobre 2010

Souvenir, souvenirs …


Dans les périodes où interviennent des changements importants, reviennent aussi les images, les situations, les sentiments oubliés et accumulés dans des tréfonds insondables. Immanquablement le besoin d’organiser sa mémoire et de lui donner du sens se manifeste : c’est mon cas aujourd’hui avec mon « expérience » au parti socialiste.  
Je me souviens des meetings de François Mitterrand à Fréjorgues lors de ma villégiature étudiante à Montpellier et notamment, peu après, de celui du 1er mai 1981 à Antigone. Je me souviens du « jour de Gauche[1] » séparant « la nuit de la Lumière[2] ». Je me souviens de la campagne législative qui suivie et de Michel Rocard venu soutenir Renée Soum à Thuir. Je me souviens quelques quinze ans plus tard, du jour où je franchis le seuil de la fédé, boulevard Mercader, accueilli par Janine et Josy.
Je me souviens ensuite de mes apprentissages à la section de Perpignan animée par Claude, Nicole, Marie-Ange ou Marc … Je me souviens de la législative de 1997 où Nicole Sabiols me demanda de la suppléer avant que d’obscures manœuvres ne lui ôtèrent, au dernier moment, la campagne commencée, l’investiture pourtant régulièrement acquise. Je me souviens des cantonales et régionales de 1998 où je m’investis au côté de Bernard Cristofol[3] à Saint-Jacques.  Je me souviens cette année là du Conseil régional compromis avec l’extrême droite et du Conseil général catalan basculer à gauche. Je me souviens de la cantonale partielle de 2000 toujours à Saint-Jacques, dans laquelle je représentais le PS et obtins un résultat optimal, digne d’encouragement. Je me souviens des cantonales et municipales de 2001 où quelques hiérarques socialistes ne tinrent pas leurs engagements à mon égard. Je me souviens de la campagne interne au PS en 2004 et publique en 2005 pour le Traité Constitutionnel Européen ou je représentais le OUI : Kader Arif, Robert Navarro, Pierre Moscovici, Élisabeth Guigou étaient venus nous aider dans la forte adversité que faisait régner contre le PS ceux qui promettaient avec assurance un plan B qu’ils savaient pourtant parfaitement inexistant. Je me souviens du congrès du Mans et de François Hollande venu défendre à l’université la motion que je présidais ici. Je me souviens de la primaire pour la présidentielle de 2007 où j’étais le mandataire local de DSK. Je me souviens des présidentielles et législatives qui suivirent et de mon engagement auprès du candidat légalement investi: Olivier Ferrand. Je me souviens notamment des nombreuses personnalités venus animer nos réunions publiques et par là hisser bien au delà des médiocrités ambiantes les enjeux politiques et leurs perspectives: Dominique Strauss Khan, Najat Vallaud-Belkacem, Alain Bergounioux, Gaby Cohn-Bendit, Michel Rocard, Pierre Moscovici, Jean-Marie Le Guen, Alain Richard, Lionel Jospin … . Je me souviens avoir été le mandataire de la motion A, présidée par Bertrand Delanoë, lors de l’inénarrable et navrant congrès de Reims. Je me souviens des décisions enfin courageuses du bureau national lors des dernières élections régionales . Je me souviens des promesses de renouveau mais aussi du total abandon que nous avons reçu pour toute gratification du combat juste autant qu’inégal que nous avions conduit au nom du parti et de ses biens incertaines valeurs. Il était temps que l’histoire s’arrête …
Après quelques quinze années de militantisme actif, de fidélité aux convictions autant qu’aux règles, par le constat lucide d’une expérience sincère, non pas comme beaucoup par exclusion ou radiation, mais de ma propre et libre volonté, je quitte le PS. Je laisse celles et ceux qui croient comme Talleyrand qu’en « politique, il n'y a pas de convictions, il n'y a que des circonstances » et, scrupuleux comme Jaurès je poursuis mon chemin vers  « l'idéal en passant par le réel » car  « c'est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source ».
   


[1]  Une de Libération
[2]  Jack Lang
[3]  Candidat des Verts

lundi 25 octobre 2010

Georges Frêche s'en va ...

En ce dimanche après midi d’automne le grand homme de Montpellier s’en est allé de façon subite et pour tout dire inattendue. Évidemment « les morts sont tous des braves types[1] » et le temps du respect et du deuil n’est pas celui de l’analyse. Cependant quatre décennies de vie politique laisse une trace et un bilan que l’on qualifiera de contrasté. Au chapitre des réalisations on retiendra, bien sûr, la transformation et l’essor de la ville de Montpellier. Le modèle politique, quant à lui, empreint d’autocratie, d’autoritarisme, de cynisme mêlé de clientélisme ou de populisme et de surcroît mâtiné de mots inqualifiables, redoutablement efficace dans la confiscation du pouvoir, ne laissera pas le meilleur souvenir et apparaîtra bien inadapté aux aspirations de notre époque autant qu'aux perspectives que nous espérons. La mort « transforme la vie en destin[2] », laissons aujourd’hui, par delà les oripeaux hagiographiques du présent, à l’Histoire le soin d’accomplir son implacable œuvre…        


[1] Georges Brassens : Le temps passé
[2] André Malraux : L’espoir

lundi 18 octobre 2010

Saint-Estève, une municipale qui dit peut-être plus qu'il n'y paraît ...


Je suis assez stupéfait des commentaires électoraux de Saint-Estève. Il y a les hors sujets et les accès de fixations bien pratiques qui cachent mal et par là révèle un déni pathologique des réalités. En politique, lorsque l'on prétend vouloir représenter ses concitoyens, il faut avoir le courage de la lucidité.

La majorité du maire sortant s'est délitée de l'intérieur: je rappelle que les démissions à l'origine de la crise sont toutes issues de la majorité municipale de 2008. Il semble bien que la gestion du groupe majoritaire ait posé problème et que des prémisses déjà présentes dans le mandat précédent n'aient pas été entendu. L'autisme n'est pas une aptitude politique !

Il y a ensuite les choix municipaux qui n'ont pas convaincu et ont même inquiété le contribuable. De l'Archipayé perpignanais à l'Étang sans fond stéphanois il y a de quoi avoir des sueurs froides d'autant que pour le coup, il faudra bien payer et ça, c'est pas du théâtre !
Il y a enfin le climat général qui rejette les apparatchiks alimentaires locaux du PS et de l'UMP, gavés en proportion de leur absence de qualité et de leur piteuse soumission au chef. Dans cette élection, l'UMP a judicieusement oublié son logo tandis que le PS paie cher  l'étiquette qui colle à la peau du candidat à la fonction de guide suprême ...
Dans ce marigot, émerge une force neuve qui répond au besoin de renouvellement, de moralisation et qui de surcroît apporte un contenu politique longtemps espéré : cette force est celle de l'écologie politique qui s'impose durablement d'élection en élection. Alors, bien sûr, elle bouscule les installés accrochés à leurs prébendes; mais dans le même temps elle re-mobilise celles et ceux qui désespèrent de la politique: à St Estève, 58% des électeurs ont rempli leur obligation même si encore 42% ne se sont pas déplacés ! qu'en aurait-il été sans la liste Europe Écologie ? sans doute 10% d'abstentionnistes supplémentaire, ce qui est le tarif devenu habituel dans ce genre de partielle !
La matière électorale n'est pas arithmétique, cela est bien connu : cependant à St Estève il aurait pu y avoir une fusion des listes PS et Europe Écologie. Encore eut-il fallu une infime connexion qui à ma connaissance n'a pas eu lieu. A l'heure de l'hyper communication, c'est bien étonnant ! ensuite il fallait une base de gestion commune et là on me dira que cela fait beaucoup de SI ! et c'est bien vrai !   
Prétendre que la défaite électorale est due au maintien de la liste Europe Écologie est une attitude qui ne manque pas de sel ! Jean-Marc Panis n’a cessé de dire, de répéter, d’affirmer son refus des combinaisons politiciennes. Pour diriger une municipalité il faut bien, au minimum, un contrat moral qui repose sur un contenu et des objectifs politiques communs et pas seulement de « petits arrangements entre amis » ! certains semblent l’avoir oublié ! déclamer à longueur de campagne électorale des discours qui sont immédiatement trahis le dimanche même du scrutin n’est pas le modèle d’Europe Écologie : il faudra bien que certains caciques s’y habituent ! les responsables de l’échec stéphanois sont ces gens de peu, ces politicards qui croient encore et toujours pouvoir prendre les électeurs pour des cons !
Un peu de lucidité ne nuit pas, voilà pour l'heure la réalité et comme les faits sont têtus je ne serai aucunement surpris de les voir se répéter dans les prochaines consultations.

Lettre à Martine Aubry : PS, suite et fin ...

Lors des dernières élections régionales nous avons salué ton courage et celui du Bureau National de rompre enfin avec les dérives populistes et clientélistes languedociennes. Nous nous sommes pleinement engagés auprès d’Hélène Mandroux dans des conditions de campagne extrêmement difficiles afin de « retrouver nos valeurs »[1]. Nous avons pensé qu’à défaut de résultats électoraux, hors de portée dans ces circonstances particulières[2], un mouvement irréversible était en cours. C’est ainsi que nous avons espéré en confiance des travaux de la Mission dialogue et rénovation. Sans établir de préalable, nous avons formulé des propositions raisonnables, prenant en compte la réalité de toutes les forces en présence, évitant tout retour en arrière et offrant une perspective positive à notre fédération catalane. Aujourd’hui nous constatons amèrement que ce « printemps du Languedoc-Roussillon » s’interrompt brutalement. À la suite du rapport de la Mission dialogue et rénovation, les décisions du Bureau National ont pour effet de laminer les camarades restés bien naïvement fidèles à quelques valeurs pourtant émises par le parti et dans le même temps, renforcent la domination sans partage de celles et ceux qui ont ouvertement et sans retenu conduit une campagne indécente autant qu’insolente contre le parti, ses règles, ses dirigeants. Lorsque l’avidité électoraliste fixe le seul cap et dessine l’unique horizon, « tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces[3] », ainsi celles et ceux qui enfreignent la Loi règnent finalement en maître. Alors « éthique du crépuscule[4] », c’est la crise morale qui prospère au rythme soutenu de cette règle non écrite qui supplante toute les autres : au parti socialiste, l’espérance suscitée par le discours est toujours déçue par la trahison des actes. Je prends aujourd’hui la mesure de ce cruel abandon : je démissionne du Parti Socialiste.


[1]  thème de la campagne : « Retrouvons nos valeurs avec Hélène Mandroux ».
[2]  notamment sans liste commune au 1er tour avec Europe Écologie.
[3]  Jean-Paul Sartre : Les mains sales.
[4]  Cioran : De l’inconvénient d’être né, « A mesure qu'elle s'éloigne de l'aube et qu'elle avance dans la journée, la lumière se prostitue, et ne se rachète - éthique du crépuscule - qu'au moment de disparaître ».